Centenaires, les jardins de Marrakech sont un véritable musée à ciel ouvert. Cette luxure aux portes du désert témoigne de l’histoire de cette ville et de la succession des dynasties qui ont trôné au Maroc. Elle livre aux regards l’ingéniosité et la passion raffinée de la culture arabo-islamique pour les jardins.

Conçus pour approvisionner la Cité en eau et en nourriture fraiche grâce à des systèmes d'adduction d'eau douce depuis les montagnes de l'Atlas, ces jardins se distinguent par une extraordinaire architecture et une flore savamment agencée.

Les jardins de l'Agdal

Avec leur 500 ha de superficie, les jardins de l'Agdal sont les plus grands de Marrakech et datent de huit siècles.

Ils ont été crée par le Sultan Abdelmoumen après sa victoire sur les Almoravides, en 1147. Il devenait ainsi le premier représentant des Almohades qui feront de Marrakech leur capitale.

Manifestation du pouvoir du sultan, la conception des jardins de l'Agdal est un véritable chef-d’œuvre qui a été reproduit dans tout le pays et jusqu'à Séville. Le site est entouré d’une enceinte de neuf kilomètres, ponctuée de tours fortifiées. A l'intérieur, le terrain est réparti comme un damier : chaque case est plantée d'une espèce d'arbres fruitiers : orangers, citronniers entre autres agrumes, noyers, oliviers, amandiers, figuiers et grenadiers.

Toute une esthétique qui trouve son origine dans la volonté des nomades d’arracher au désert l'oasis fraîche, bien arrosée et féconde dont ils avaient rêvé.

Aujourd'hui, ce jardin, l'un des plus anciens du monde arabo-islamique, est classé depuis en 1985 au patrimoine mondial de l'UNESCO.

La Ménara, un emblème de Marrakech

Egalement l’oeuvre du même Sultan, la Ménara est la petite sœur de l'Agdal, avec ses 98 hectares.

Là aussi, l'eau occupe une place centrale  dans la conception de la Ménara. La pièce phare du jardin est un réservoir de 195m x 160m, construit au-dessus du niveau du sol afin d'alimenter le système d'irrigation uniquement par l'action de la gravité.

Le réservoir est entouré d'une généreuse terrasse qui sert actuellement d'espace de promenade fort apprécié des Marrakchis et des visiteurs de la ville.

Contrairement aux jardins de l'Agdal, la Ménara est presque une monoculture. Une quarantaine de variétés d'oliviers y sont cultivés sur une centaine d'hectares. Servant d'abord de bassin d'irrigation, le plan d'eau central des jardins de la Ménara, permettait également l'entraînement des soldats de l'armée Almohade à la traversée de la Méditerranée vers l'Andalousie.

La palmeraie

Patrimoine écologique et historique de la ville Ocre, la palmeraie de Marrakech s'étend sur près de 13000 hectares.

Elle fut aménagée et plantée sous le règne du Sultan almoravide Youssef Ibn Tachefine (11ème siècle). Cet écosystème unique présente une grande richesse faunistique et floristique: 120 espèces végétales, 13 espèces de mammifères, dont 3 endémiques rares ou menacées, 44 espèce d'oiseaux, 20 espèces de reptiles et 4 espèce d'amphibiens.

Les jardins Majorelle

En 1919, le peintre français Jacques Majorelle (1886-1962) tombe amoureux de la médina de Marrakech et s'y installe.

Il se procure une palmeraie jouxtant la médina et fît fonder par l'architecte Paul Sinoir sa villa style architecture mauresque art-déco. Il y crée son jardin botanique inspiré des jardins arabo-islamiques avec touche tropical autour de sa villa. ''Un jardin impressionniste'', avec plusieurs ambiances végétale variées. Cette œuvre d'art vivante a été formée de plantes des plus exotiques et d'espèces rares que l’artiste ramenait de ses voyages de par le monde. Ces jardins sont aujourd’hui l'un des lieux touristiques les plus visités de Marrakech.